Aujourd’hui, je me suis levée un peu plus tard que d’habitude (euh, 8h ?).Je voudrais aller à Kamakura, une ville en bord de mer, où se trouvent de très jolis sanctuaires et surtout un Bouddha géant auquel on parvient après une randonnée dans la montagne. Mais ce matin, c’est la dernière matinée de Jeong, et je fais un marathon d’écriture en attendant d’aller à Shibuya, pendant qu’il est parti acheter des souvenirs. Mais mon rythme de frappe au clavier à beau être rapide, il n’égale pas la rapidité avec laquelle j’arrive à parcourir Tokyo et être surprise. J’ai à peine commencé le matin du 3ème jour (déjà 48h de retard) qu’il est déjà revenu. Alors en route pour Shibuya !
Si vous avez entendu parler de Shibuya, c’est peut-être pour ses immeubles immenses frénétiquement néonisés, ou encore ses sons et ses écrans très forts dans la rue… mais c’est sans aucun doute pour son carrefour et pour sa statue de Hachikō. Connaissez-vous Hachikō ? Hachikō (un Akita) est célèbre parce qu’il a attendu son maître décédé tous les jours pendants près de 10 ans à la gare de Shibuya. Sa statue, surnommée chūken (« chien fidèle »), est maintenant un célèbre lieu de rendez-vous à Tokyo. Evidemment, j’adore cette histoire non seulement parce que c’est celle d’un chien, mais aussi parce qu’elle parle de fidélité infaillible.
Après avoir rencontre Hachikō, nous nous dirigeons vers l’un des spots les plus prisés par les touristes, parce qu’il est vraiment unique et offre une vue plongeante et intégrale sur le sein de Shibuya qu’on vient tous voir : le Starbucks ! Notre objectif : se trouver 3 places contre la baie vitrée (autant dire que nous avons été à l’affût 30 minutes avant que ça se libère) pour siroter notre Frapuccino Matcha Tea. So cliché. Mais vraiment cool.
Après avoir observé, filmé, photographié, s’être imprégné des vagues humaines de Shibuya, nous avons un peu de temps avant de dire au revoir à Jeong. Comme il fait insoutenablement chaud, nous nous réfugions dans une salle de jeux. J’ai filmé l’endroit pour rendre compte du son, des couleurs, de la certaine agressivité (qui n’enlève toutefois rien de sa curiosité) qu’un tel lieu peut dégager.
C’est enfin le moment sauter dans le train pour Kamakura ! Cette petite ville de bord de mer fut autrefois la capitale du Japon sous le shōgunat de Minamoto no Yoritomo au 12ème siècle. Comme beaucoup de villes côtières au Japon, elle se situe entre mer et montagnes. Nous nous dirigeons vers l’intérieur des terres. Mais en passant, qui voyons-nous ! Totoro !! Encore plus grand que tous ceux que j’ai vus jusqu’à présent ! Est-ce vraiment toi Totoro ? Non… tu ne grognes pas… Mais je me permets tout de même de poser à côté (même si ce n’est pas à un arrêt de bus et que je n’ai pas de parapluie).
En partant, notre objectif était bien sûr de voir le grand Bouddha du Daibutsu. En réalité, nous allons être déçus. Autant vous le dire maintenant : nous n’avons pas pu aller jusqu’au Daibutsu. Pourquoi ? Parce que la nuit tombe tôt au Japon, que nous nous sommes arrêtés dans plein d’autres sanctuaires dignes de visite sur le chemin (notamment le Kenjō-ji) et que nous ne voulions pas faire la randonnée dans la montagne de nuit.
Néanmoins, cela ne nous a pas empêchés de faire une petite boucle de marche dans la montagne. Plus brève que prévu, certes, mais non dénuée de surprises avec ses sanctuaires cachés. En plus, les couleurs des érables japonais sont incroyables, même en cette saison, et nous avons pu avoir une vue imprenable sur la mer.
Je mentionnerai notamment le sanctuaire Zeniarai Benzaiten Ugafuku, que j’ai vraiment beaucoup aimé : pour y accéder, il faut traverser un tunnel, qui tient bien sûr lieu de symbolique voyage initiatique. On se retrouve alors au coeur de la montagne : une partie du sanctuaire se trouve même dans la montagne, c’est-à-dire dans une grotte, et avec plein d’origami (senbazuru, les mille grues en symbole de paix) accrochés au plafond. Et ça, ça a tout pour me plaire. De la montagne ruisselle également de l’eau pure qui vient directement alimenter des bassins dans lesquels la tradition veut que l’on plonge quelques pièces de monnaie : c’est pour appeler la richesse.
Après la visite de ce sanctuaire, nous décidons de redescendre vers la ville et de reprendre le train pour Tokyo. Je ne cacherai pas que je suis très très déçue de ne pas avoir pu honorer le grand Bouddha. Je me promets que j’irai voir celui de Nara (mais à l’heure où j’écris ces lignes, rien n’est moins sûr car on annonce un typhon sur le Japon à partir de demain soir…) Il faut compter une bonne heure de trajet. Je n’arrive pas à garder les yeux ouverts dans le train, et je m’endors systématiquement entre chaque station. A chaque fois que j’ouvre les yeux, Patrick a un sourire bienveillant. Puis, nous voilà revenus à Shinjuku et… il fait faim ! Avoir marché une grande partie de l’après-midi nous a ouverts l’appétit ! Et comme notre auberge se situe pile dans le quartier coréen de Tokyo (Little Seoul), quoi de mieux que de se faire un très bon repas coréen ? Nous voilà donc partis pour terminer la journée avec bimbibap, chapchei et sundoubu chige.
Avant de rentrer nous coucher, nous passons une dernière fois chez Don Quijote pour essayer de trouver un chapeau pour protéger le crâne de Patrick, mais à la place, nous faisons juste des crises de fous rires devant les tonnes de t-shirts et casquettes aux phrases écrite dans un anglais improbable, vendus au Japon.
Et sur ces mots qui nous donnent matière à penser, je te dis bonne nuit Shinjuku !
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