JAPON / Tokyo jour 3, la suite – impressionnante Akiba, apaisante Ueno

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Après avoir déambulé un certain temps, seule et accompagnée, acheté quelques onigiri au 7-eleven, dormi 3 bonnes heures suite au bol de sushi de Tsukiji, les effets du décalage horaire se font moins sentir. L’impression de marcher comme dans un rêve, entre fatigue et surprise permanente, s’estompe un peu. Enfin, même si je ne suis ni au bout de la réalisation de mes projections, ni au bout de mes découvertes, comme vous allez le voir.

Les heures de sommeil rattrapées après Tsukiji me font presque commencer une nouvelle journée. Il est midi. Le bol de sushi pèse encore sur mon estomac, si bien que lorsque Min, le propriétaire de l’auberge, nous propose des soba pour le déjeuner, je refuse poliment en disant que je ne pourrai probablement plus rien avaler de ma vie – ce qui s’avère faux dans les deux minutes qui suivent puisque j’engloutis une pomme Fuji achetée à Tsukiji, justement. La pomme Fuji, cette pomme énorme juteuse et sucrée ! Mmmh ! Ma préférée. Et comme mon régime alimentaire a cruellement manqué de fruit mais pas de riz ces derniers jours, mon corps m’en est reconnaissant.

14 heures. Il fait une chaleur à la limite du vivable. C’est donc naturellement le bon moment pour se rendre à Akihabara, de son petit nom AKIBA. Si ce nom de quartier tokyoïte vous dit peut-être quelque chose, c’est parce qu’il s’agit du temple des Otaku. On ne compte pas les magasins d’électronique (l’une des sorties de la station de train mène d’ailleurs à « Electric Town ») et de figurines d’animation et de manga. La plupart grimpent d’ailleurs sur plusieurs étages et sont noirs de monde, surtout le samedi.

AKIBA-4

Accompagnée de trois compagnons de voyage, Jun Ho et Jeong, deux Coréens, et de Patrick, l’Américain, je découvre cet enfer du manga, les immeubles de toutes les couleurs portant des affiches immenses d’animation. L’excitation des gens autour de nous est palpable : où est-ce ma propre excitation de découvrir cet endroit fantasmé, le bonheur des fans d’animation japonaise ? Il faut dire que le quartier vaut le coup d’oeil : entre la densité humaine, architecturale et commerciale, on ne sait plus où donner de la tête. Aux larges avenues bondées succèdent des petites rues tout aussi bondées.

Nous pénétrons dans un magasin de figurines et produits dérivés très connu et très grand : Liberty #13. Il y a 6 étages de figurines dans des vitrines, de peluches, de babioles et jeux en tout genre, tous à l’image de vos personnages préférés. A l’intérieur, chacun sait ce qu’il veut et cherche sa figurine.

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Bien évidemment, je suis à l’affût du moindre signe de Totoro. C’est déjà au deuxième étage que je trouve le coin dédié au Studio Ghibli. Ils passent justement le film de Totoro sur un écran et sa musique remplit la salle. Tout y est : peluches, portes-clés, papier origami, portes-monnaie, serviettes de bain… tout estampillé Totoro ou Kiki la Petite Sorcière (c’est visiblement le dessin animé le plus populaire après Totoro pour les produits dérivés).

Je mets 10 bonnes minutes à me décider sur un design de papier origami Totoro, et j’attrape une petite pochette porte-monnaie en peluche à 1700¥. Cher. Mais les produits du Studio Ghibli ont un prix fixe indiqué sous le code barre officiel. Si l’étiquette n’y est pas, cela signifie donc que c’est un faux. Je m’apprête à rejoindre les autres quand tout à coup mes yeux se posent sur… ce qui ressemble très fortement à une couverture Totoro, enroulé dans un sac transparent. Je m’arrête. Un grand Totoro en couverture ?? Mon rêve (après le lit) !! Mieux que ça, je déroule la chose et m’aperçois qu’il s’agit… d’un sac de couchage Totoro et qu’il y a même un petit coussin dans sa tête !!! Ni une ni deux, me voici à la caisse, serrant dans mes bras le trésor, avec une seule hâte : le sortir complètement et m’enrouler dedans à l’auberge. C’est-à-dire, avec l’air conditionné et douchée à la fin de cette journée à 40°C minimum.

Cette frénésie et cette foule autour de nous commence néanmoins à nous fatiguer, et assez vite je dois dire : un seul magasin à 6 étages comme le Liberty #13, c’est vraiment largement suffisant pour des âmes sensibles non-japonaises. Nous avons besoin de calme. Totoro sous le bras, je propose donc de nous rendre dans un parc, que le précieux Lonely (je vais finir par l’appeler Mon précieux tout court, celui-là) nous recommande, à Ueno. C’est en fait un parc très connu, le premier parc public du Japon, ouvert en 1873. Il abrite également le zoo, très connu lui aussi, mais nous ne le verrons pas. Ce que nous découvrons en arrivant au Parc d’Ueno, c’est une large étendue de verdure où les Tokyoïtes viennent se reposer ou traversent simplement comme n’importe quelle grande place. Le parc lui-même est si vaste qu’il est traversé par des routes. La carte montre qu’il est bordé à gauche par l’étang Shinobazu. 

Quelle n’est pas notre surprise lorsque nous découvrons, sur notre chemin vers le point d’eau, un petit sanctuaire niché sur un versant du parc ! Comme tous les sanctuaires, il est paisible et silencieux. Un prêtre shinto est en train de nettoyer le pourtour du puits. J’adore les sanctuaires. Leur esthétique, mais aussi leur atmosphère. J’aime particulièrement les couleurs qui y sont associées : le rouge vermeil des portes et des bâtiments, le blanc de la robe des prêtres shinto, le gris de la pierre, le vert des arbres qui forment leurs jardins. 

Au sortir de ce petit sanctuaire, nous arrivons enfin à l’étang de Shinobazu et… nous nous apercevons qu’il s’agit en fait… d’une immense étendue de lotus géants ! Les feuilles de lotus recouvrent entièrement l’eau et on dirait simplement un vaste champ vert intense, ondulé, et extrêmement paisible. Les fleurs ne sont pas encore sorties. Certaines bourgeonnent tout juste.

Shinobazu-ueno

Des promeneurs vaquent ça et là, sur un pont traversant la mer de lotus, il y a des stands de nourriture de rue : des yakitori et des glaces pour la plupart. C’est souvent le cas autour des temples et des sanctuaires populaires le week-end : on en profite pour se prendre un petit en-cas après avoir rendu hommage aux déités. C’est comme une balade familiale. Au bout du pont, un autre sanctuaire ! Des rangées de petits papiers blancs nous accueillent après le chōzuya : il s’agit de mauvais présages. Je m’explique : à la porte du bâtiment principal du sanctuaire, on tire un présage. S’il est bon, on l’emporte avec soi – on emporte la bonne fortune chez soi, comme ça, elle nous suit. S’il est mauvais, on l’accroche, pour qu’elle soit exterminée par les dieux. Plutôt pratique !

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Après cette longue balade dans Tokyo, c’est le moment de remplir nos estomacs. Un gyudon est de mise ! Le gyudon est un plat composé de viande (de boeuf) sur un bol de riz. Il est servi dans ce cas avec un oeuf cru, qu’on mélange très rapidement avec le riz encore chaud, de façon à ce qu’il cuise directement dans le bol. On peut aussi y ajouter du gingembre en saumure si on aime ça. Et c’est délicieux !

Encore une journée bien fournie qui se termine sur une touche d’amitié : avant de rentrer, nous passons prendre des bières (et pour moi du thé glacé) au 7-eleven pour les partager à l’auberge. Kanpai !!

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