JEJU / Udo : l’île paradis entre ciel et mer

Udo (province de Jeju-do) est pour moi l’un des endroits les plus beaux que j’aie visité dans le monde entier.

Il s’agit d’une petite île qui ne paye pas de mine et en dehors des Coréens, peu de gens la visitent car il s’agit d’une toute petite île se trouvant au large d’une autre île : Jeju.

Pour accéder à Udo, il faut prendre le ferry depuis le Cap du Soleil Levant (Seongsan Ichulbong), au nord-est de Jeju – déjà en soi un très bel endroit où une montagne à la forme étonnante s’élance dans la mer. Il me semble qu’il s’agissait auparavant d’un cratère, comme on en voit de nombreux aujourd’hui sur Jeju : des réminiscences d’un passé volcanique, qui a marqué l’histoire et la géologie de Jeju.

Explorer l’île d’Udo à vélo

Arriver à Udo, c’est poser le pied sur une île minuscule, dont on fait le tour en vélo en moins d’une heure. Mais c’est aussi commencer à découvrir un monde un peu différent, perdu entre ciel et mer. On y oublie la frénésie de la Corée du Sud, on laisse derrière soi la civilisation-même de Jeju city. On m’a raconté que l’île est « gouvernée » par une vieille femme qui décide qui peut ou ne peut pas habiter sur cette île perdue.

La première chose que j’aie faite en arrivant était de louer un vélo pour faire le tour de l’île. Cela vous permet d’explorer tous les recoins, de la côte au sommet d’Udo, et de traverser – entre autres- les champs de riz qui recouvrent le dos de l’île-vache (« udo » signifie vache) et potentiellement, d’en apercevoir paître gentiment. Je vous laisse admirer une vue que j’aime particulièrement : le vent qui secoue les rizières et en fait un tapis de vaguelettes vertes. Tout droit sorti d’un film d’animation de Miyazaki.

Je me suis aussi arrêtée sur quelques plages avant de me diriger vers ce qui m’intéressait le plus : les grottes marines. Depuis toute petite, je rêve de pénétrer dans des grottes où s’engouffre la mer. Et à Udo, elles sont plutôt faciles d’accès et ouvertes aux visiteurs… à pied. Il me suffisait donc de descendre sur les plages et escalader quelques rochers pour accéder au ventre de l’île.

Plages et grottes marines d’Udo

Une seule grotte marine était accessible quand j’y étais à la basse saison, ce qui était une excellente chose car j’ai pu rester longtemps admirer la mer qui venait sculpter les parois de falaises : Dongan Gyeong-gul.

Dans la première cavité, on avait dressé de nombreuses petites tours de pierres, signe de la sacralité du lieu. On aide ainsi les esprits à traverser jusque l’au-delà. A marée haute, la première grotte se remplit d’eau et il est presque impossible de traverser sans se mouiller.

Au-delà de la première cavité, on pénètre dans une grotte d’une tout autre forme, qui ressemble à une chapelle de pierre et où les vagues qui s’échouent créent un impressionnant écho. Il y a d’ailleurs déjà eu des concert d’orchestres symphoniques dans cette incroyable grotte !

La pierre rouge et grise en strates rendait une impression un peu monstrueuse qui à la fois forçait le respect. Je suis restée longtemps dans cette grotte, à me demander jusqu’où l’eau monte à marée haute et à écouter le bruit de la mer.

Admirer le levant et le couchant à Udo

Lorsque j’ai visité l’île d’Udo, j’étais obsédée par les couchers et surtout, les levers de soleil. Et sincèrement… c’est probablement le plus beau cycle du soleil auquel j’ai assisté. Je me souviens que le vent battait les flancs de l’île au moment du coucher. La mer était démontée cette semaine là, et c’est aussi pour cela que les autres grottes marines d’Udo n’étaient pas accessibles. Mais cela n’empêchait certes pas le soleil de se coucher sur les puissantes vagues qui léchaient les côtes de Jeju. Le soleil était comme une boule de feu qui descendait directement dans la mer. Les vents avalaient ses couleurs rougeoyantes, ce soir-là.

Comme c’était la basse saison (un moment que je recommande à tous les voyageurs pour visiter la Corée du Sud, non seulement pour les bas prix mais aussi parce que vous aurez souvent les logements pour vous tous seuls !), j’avais un dortoir de 8 pour moi, et je pouvais aller et venir à mon gré. Dès le 1er jour, j’avais repéré un incroyable lieu pour regarder le lever du soleil sur la côte est de l’île.

Il fallait que je me lève tôt car je devais traverser l’île à vélo pour me retrouver au bon endroit à la bonne heure. J’ai choisir de pédaler le plus vite possible à 5h du matin et de couper par les collines. J’ai croisé les habitants matinaux de l’île, qui se demandaient, je crois, quelle mouche m’avait piquée. Et je n’ai rien regretté. Encore aujourd’hui, si l’on me demande de partager le plus beau lever de soleil de ma vie, je parlerai d’Udo.

Manger les fruits de mer pêchés par les Haenyo

Vous l’aurez compris, je suis un peu amoureuse d’Udo et ne pourrais que recommander l’expérience. Et une dernière raison de vous rendre à Udo saura séduire les amateurs de fruits de mer : je n’ai jamais mangé d’aussi bons fruits de mer que là-bas. Rien d’étonnant puisqu’il s’agit d’une île de pêcheurs… Ils préparent les fruits de mer crus ou cuits au barbecue à proximité des plages. Il s’agit d’une importante attraction de l’île et vous ne pouvez pas la manquer !

Par ailleurs, les pêcheurs à Udo ne sont pas n’importe qui… La tradition dans l’île de Jeju, et qui s’étend à Udo, appartient aux femmes plongeuses – les Haenyo – qui savent descendre en apnée pour pêcher à la main. Elles sont extrêmement impressionnantes et leur pratique appartient à un autre temps. Ces femmes témoignent de la structure matriarcale de la province de Jeju (d’où le fait qu’une femme décide du sort des habitants d’Udo) née au XIXème siècle. Si vous croisez des Haenyo, ne les prenez pas en photo : cela est considéré comme grossier et irrespectueux. Mais vous pouvez observer leur activité discrètement, et plonger avec elles dans la culture unique et un peu magique de cette région de Corée du Sud.