Qu’on le trouve coupé en petits cubes dans la soupe miso ou frit, enroulé autour des inarizushi, le tofu est un ingrédient extrêmement répandu dans la cuisine japonaise. Riche en protéines et nourrissant, il est tout particulièrement présent dans la shojin ryori, la cuisine végétarienne servie dans les temples bouddhistes.
Mais qu’est-ce que le tofu exactement ? Il s’agit d’une pâte de plus ou moins dense ou crémeuse, fabriquée à base de graines de soja. Originaire de Chine, il est très consommé au Japon depuis le 15ème siècle – bien qu’il y fut introduit par des missionnaires chinois dès le 8ème siècle.
Comment fabrique t-on du tofu ?
Pour obtenir du tofu, les graines de soja sont d’abord séchées, puis gorgées d’eau afin de pouvoir en extraire le lait. Celui-ci est ensuite solidifié à l’aide d’un agent coagulant afin d’obtenir une sorte de crème. Ce procédé est similaire à celui qu’on utilise pour fabriquer du fromage frais en Europe. Ainsi obtenue, la pâte est ensuite pressée et découpée en morceaux, ce qui lui donne la forme cubique qu’on lui connaît (lorsqu’il n’est pas encore tranché et/ou frit). Enfin, une dernière étape consiste à rincer le tofu pour le raffermir, avant de l’emballer. Ce n’est qu’après ce processus qu’il est emballé et prêt à être envoyé aux restaurants ou supermarchés.
Pour en savoir plus sur la cuisine japonaise :
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Les différents types de tofu au Japon
Au Japon, le tofu prend plusieurs formes. A partir de la même base, on retrouve le tofu dit « soyeux », dont la consistance est très proche d’une crème ou d’un yaourt. Son goût est doux et proche du lait de soja. Il peut être servi froid ou même en dessert. Le tofu ferme, quant à lui, possède une meilleure tenue, ce qui facilite son usage en cuisine. La différence provient de la quantité d’eau que l’on fait sortir de la pâte de soja au moment du pressage : plus le tofu s’assèche, plus il sera ferme. A partir de cette base, le tofu peut encore être préparé de plusieurs façons : tofu frit, séché, congelé, ou fermenté, les variations sont nombreuses. Chacune de ces préparations est destinée à des plats différents dans la cuisine japonaise.
Recettes japonaises de tofu
Le tofu soyeux est souvent servi froid, dans des plats tels que le hiyayakko, dans lequel il est marié avec d’autres ingrédients : du gingembre râpé, des copeaux de bonite séchée et des oignons verts. On l’arrose de sauce de soja s’il n’est pas déjà assaisonné. C’est un plat très populaire en été car il s’apparente à une rafraîchissante salade.
Le tofu de la soupe miso et d’autres plats chauds est souvent un tofu plus ferme. Parmi ceux-là, on compte le mabodofu, un plat d’origine chinoise adopté par le Japon qui consiste en des cubes de tofu mélangés à une sauce épicée à base de grains de haricots noirs fermentés, porc haché et piment rouge. Le tofu est également un ingrédient courant de la fondue, plat-repas au cours duquel chacun fait cuire ses ingrédients dans un bouillon maintenu chaud au centre de la table.
Le tofu frit en tranches (aburaage) est destiné à des usages variés : parfois légèrement sucré, il sera utilisé comme des petites pochettes pour y fourrer un boulette de riz vinaigré et obtenir des inarizushi, un type de sushi (sans poisson) qu’on peut manger partout au Japon ; ou alors, on le coupe en triangles pour le disposer sur les kitsune udon, littéralement les « udon du renard » (il paraîtrait que le tofu frit serait le plat préféré du renard, ce qui fait qu’on peut déguster ce plat un peu partout aux alentours du sanctuaire Fushimi Inari à Kyoto).
Un dernier exemple de plat avec du tofu appartient à la cuisine des moines bouddhistes et nous vient du Mont Koya : le tofu frit est congelé puis dégelé, pour être ensuite servi dans un bouillon ou une sauce. Le procédé de préparation donne à ce tofu une texture spongieuse qui absorbe le goût du liquide dans lequel il est trempé. Les moines de Koyasan servent régulièrement ce type de tofu à leurs visiteurs, mais il s’agit d’une spécialité qu’on retrouve un peu partout dans la shojin ryori du Japon.
Cet article a été originalement écrit pour le site de Vivre le Japon.
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