Tous les ans, je pars au Portugal au moins quelques jours pendant l’été. C’est devenu une tradition. Ce séjour annuel, né de mon « blues post-erasmus » de 2011, me rappelle le pouvoir de guérison des voyages et l’incroyable sentiment de liberté que procurent les road trip solitaires. C’est lors de mon premier voyage au Portugal que je me suis convaincue que le lâcher-prise n’avait pas de prix. Rien ne sert d’avoir peur : les voyages forment les bons esprits, l’amour de la découverte et forgent les amitiés. Mieux : ils vous ramènent chaque fois vers votre point de chute initial plus heureux que lorsque vous l’avez quitté.
Lisbonne, c’est donc chaque année un petit pèlerinage. Lisbonne en été… ses murs tapissés d’azulejos qui réfléchissent le soleil jaune, sa chaleur moite si forte que la peau en devient sèche, ses musiques à chaque coin de rue, ses panoramas saisis au sommet des miradouros me laissent un souvenir chéri, probablement impérissable.
Et la bouffe alors dans tout ça ?
Oui, évidemment, je vais vous parler de la cuisine et des petites choses goûtées là-bas. Ce ne sera qu’une petite revue car loin de moi la prétention de faire le tour des spécialités en un billet, et encore moins en quelques voyages ponctuels. La cuisine portugaise vaut le détour.
Comment la décrire ? Pour moi, elle est pleine de fruits de mer, de grillades et de pâtisseries à la cannelle.
La première fois que j’ai déjeuné dans un restaurant typique à Lisbonne, j’ai goûté au porc à l’alentejana : il s’agit de porc préparé avec des dés de pommes de terre et des coquillages, les coques.
Les Portugais sont spécialistes du mariage terre-mer. On pourrait penser que les goûts en se mélangeant perdent de leur saveur spécifique. Au contraire, dans ce plat en tout cas, la viande et le coquillage s’imprègnent l’un de l’autre jusqu’à faire naître un subtil goût d’été et de plage. Ce n’est pas si lourd si on n’en mange pas pour 10 évidemment, et qui s’apprécie en toute saison à mon avis. Cela dit, ce plat était le tout premier que je dégustais à Lisbonne, toute seule avec mon guide dans un tout petit boui-boui qui ne parlait que portugais… pour un premier repas portugais, il devait donc avoir un goût tout particulier.
Une autre façon de savourer le porc : le chorizo grillé bien sûr. Un véritable délice s’il n’est pas trop gras. On en trouve partout au même titre que les sardines lors des festivals d’été à Lisbonne, et on aurait tort de s’en priver. Ne ratez pas non plus, parmi les grillades, le poulet.
Ah oui, petite note à l’attention des touristes : on vous propose souvent, en guise d’apéritif, un petit fromage de brebis avec du pain, des olives, du beurre et des rillettes de sardine ou de thon. Ces entremets sont souvent payants si vous les consommez, bien qu’on vous les apporte tout naturellement. Si vous n’en voulez pas, renvoyez-les. Si vous les appréciez, profitez-en !
La mer à l’honneur
Après le porc, j’ai un peu délaissé la viande pour aller prendre l’air de la mer. Evidemment, au Portugal, les produits de la mer sont partout. N’oublions pas que Lisbonne fête la sardine (bacalhau). J’ai goûté aux calamars et aux sardines grillées. Habituellement, on sert les grillades avec du riz ou des pommes de terre bouillies, ou parfois des frites. On peut également vous les servir avec de la salade, mais il faut savoir qu’en guise de salade, vous aurez : de la laitue, de l’oignon et des tomates, pas forcément assaisonnés. Il faut aimer ou s’y habituer. En tout cas, rien de tel que les calamars grillés ! On déguste avec plaisir toute ce qui a cuit au barbecue, le meilleur goût provenant de cette toute petite croûte légèrement fumée qui se forme sur la peau du poisson ou du crustacé.
Mon plat préféré cependant, n’est pas une grillade. C’est l’arroz de mariscos ou riz aux fruits de mer. Rien à voir avec un simple riz blanc auquel on aurait rajouté trois crevettes. L’arroz de mariscos est plus proche de la soupe que du plat de riz. Servi dans une petite marmite en fer (traditionnelle), le riz vous parvient baigné dans une soupe couleur rouille qui tient cette teinte de la sauce de crevettes qui la compose. Puis dans le riz, vous retrouverez tous les habitants de la mer classiques : moules, coques, crevettes, un peu de poisson aussi, parfois des traces de surimi. Le tout est suffisamment compact pour qu’on l’appelle simplement « riz » et pas soupe. C’est un véritable délice, beaucoup trop copieux pour une seule personne (on ne se paie pas votre tête au Portugal sur les quantités), mais on le mange jusqu’au bout tellement on aime ça.
Place à la cannelle !
Que peut-on dire sur les pâtisseries portugaises ? D’abord sans doute qu’on ignore leur diversité avant de mettre les pieds au Portugal. Au mieux, on connaît les fameux pasteis de nata, ces petites tartelettes feuilletées à la crème aux oeufs et parfumées à la cannelle, dont on dit que les meilleures (les « vraies ») se trouvent à Belém, quartier riche de l’ouest de Lisbonne.
Je les trouve délicieuses, mais il n’y a pas que ça. D’aucun disent que la pâtisserie portugaise n’est pas « fine ». Si on les compare à des créations de grandes pâtisseries françaises, peut-être pas en effet. Mais je n’ai jamais compris qu’on puisse trouver un éclair au chocolat plus « fin » qu’un pastel de nata, à moins qu’il soit fait de la meilleure pâte à choux et de la meilleure crème pâtissière : pour la pâtisserie portugaise, c’est pareil. Ce sont des gâteaux simples, familiaux, faciles à réaliser et bons si on utilise de bons produits et qu’on sait pâtisser tout simplement.
Anyway. Revenons à nos moutons. Les pommes cuites au four (en bas sur la photo, avec le bâton de cannelle qui dépasse) enveloppées de pâte feuilletée, sont excellentes. J’oublie leur nom malheureusement. Mais parmi d’autre pâtisseries appréciables, on peut citer le pao de deus, sorte de brioche ronde nappée de crème à la noix de coco et la queijada de Sintra (ville sortie d’un conte de fées au nord-ouest de Lisbonne) une mini-tartelette à la poudre d’amande. Mais il en existe bien d’autres et les pâtisseries au Portugal avec leurs étals garnis de gâteaux sont aussi nombreuses à Lisbonne que les boulangeries à Paris.
Pour conclure, je dirais qu’on ne parle pas souvent des spécialités portugaises, mais il y en a bon nombre. C’est le paradis pour l’amateur de fruits de mer, ça c’est sûr, mais aussi pour celui qui aime la crème aux oeufs. Bon appétit 🙂
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